35 h : pourquoi le gouvernement cherche la bagarre...
Vu dans la presse (source: Le Figaro, qu'on ne peut pas particulièrement taxer d'être pro-syndicats !) , avec en rouge les passages cruciaux et édifiants :
« Syndicats : L'Élysée ne croit pas à une brouille durable
Dans l'entourage du chef de l'État, on veut croire qu'il sera possible de reprendre des relations confiantes avec CFDT et CGT.
Le ménage à trois entre l'Élysée, la CFDT et la CGT est-il brisé ? Le mouvement de grève en demi-teinte de mardi profite à court terme au gouvernement et au chef de l'État. Loin des micros, l'Élysée ne peut qu'être satisfait que les troupes syndicales n'aient pas été sensibles au message de mobilisation lancé par Bernard Thibault et François Chérèque.
Mais au-delà de ce semi-échec syndical, il reste le contentieux entre les deux grands syndicats et le gouvernement. «On ne va pas crier victoire, on sait que ça va laisser des traces», concède-t-on à Matignon. C'est en effet la crainte majeure de l'entourage du chef de l'État : que les relations de confiance tissées au point de croix par Nicolas Sarkozy et son conseiller social Raymond Soubie avec les syndicats ne passent par pertes et profits. Tout ça à cause d'un article sur les heures supplémentaires «topé» au dernier moment entre la CFDT, la CGT et le Medef pendant les négociations sur la représentativité syndicale. En réalité, la réforme «mano a mano» entre l'Élysée et les partenaires sociaux, qui a accouché de plusieurs réformes service minimum, régimes spéciaux, contrat de travail, représentativité , présentait aussi, aux yeux du chef de l'État en pleine reconquête de son électorat, un inconvénient : elle se passait presque trop bien !
Beaucoup pouvaient se demander ce que valent des réformes qui ne mettent personne dans la rue ? «Tout ça paraissait trop beau pour être vrai», note un ministre. «Il n'est pas forcément mauvais que les Français voient qu'il y a un peu de tension entre le gouvernement et les syndicats» , conclut ce ministre. La décision de passer outre la position commune définie était donc un risque calculé. «Nous avons pris nos responsabilités», lance un proche du président.
«Démantèlement» des 35 heures
Ce qui n'était pas prévu, en revanche, c'est l'ampleur de la réaction des signataires contre ce retour du gouvernement dans le jeu social. «Il y a eu une erreur initiale de Parisot, qui a négocié sur les 35 heures alors que cela n'était pas prévu, puisqu'il s'agissait de trouver un accord sur la représentativité», explique un ministre, «et nous ne pouvions pas nous laisser enfermer dans ce corner». Parisot jure, elle, que tout cela avait été entériné avec l'Élysée. Parole contre parole. Et Nicolas Sarkozy a considéré qu'un petit passage en force pouvait être assumé, donnant raison finalement à Patrick Devedjian, qui avait appelé au «démantèlement» des 35 heures. C'est Xavier Bertrand qui s'est chargé de faire le sale boulot, au risque d'écorner son image de «gentil». Mais justement, souligne l'un de ses collègues, «Xavier Bertrand cherche à durcir son image, et à se rapprocher de la base électorale de l'UMP».
Devenu secrétaire général adjoint de l'UMP depuis mars, il ne veut pas se laisser enliser dans les dossiers sociaux. L'Élysée et le ministre du Travail ont donc décidé d'assumer le mauvais rôle. En espérant qu'à l'automne cet épisode aura été oublié. Et que chacun pourra reprendre le cours normal d'une relation qui devait se construire sur de nouvelles fondations. »
Commentaires: Les passages mis en valeur, parlent d'eux-même, le gouvernement s'assoie sur le dialogue entre partenaires sociaux, dans un but uniquement idéologique, reconquérir sa frange électorale la plus libérale, dans le plus profond mépris des conséquences sur les salariés et le dialogue social, tout cela dans une joyeuse fanfaronnade pour redéfinir l'image d'un tel ou d'un tel : totalement inacceptable !