Privatisation de la Poste : l'Etat la joue prudent...

Publié le par CGT Poste Villeurbanne PPDC



Vu dans la presse (source : Le Point, Pèlerin)




« La Poste - L'Elysée joue les démineurs

 

 

 


Nicolas Sarkozy saura-t-il désamorcer la bombe ? Depuis que le président de La Poste, Jean-Paul Bailly, a reconnu cet été avoir demandé au gouvernement d'ouvrir le capital de La Poste et de transformer l'entreprise publique en une société anonyme comme les autres, l'Elysée marche sur des oeufs. Ayant déjà fort à faire avec la crise financière et la bronca des députés UMP sur la fiscalité, Nicolas Sarkozy ne veut surtout pas d'un nouveau chantier à ciel ouvert. D'autant plus que sur ce dossier à forte charge émotionnelle-ah, le cher facteur de Tati !-l'opinion publique ne penche pas vraiment de son côté.


Il n’est pas question, pour les organisations syndicales, de relâcher la pression. Jean-Luc G. de la CGT : « C’est à l’Etat de prendre ses responsabilités. Ouvrir le capital conduira inexorablement à une privatisation. On sait tous ce que cela veut dire : la suppression d’emplois, l’augmentation des tarifs et la fermeture de guichets par seul souci de rentabilité. »

 

C’est la principale crainte des Français. La pétition « Touche pas à ma poste » lancé par la CGT a, à ce jour, recueilli plus de 165 000 signatures. Et plusieurs sondages récents ont confirmé l’attachement de la population au service public de La Poste. En tant aussi que symbole d’une certaine France. « A la campagne, la voiture jaune de La Poste fait partie du paysage, relève Vanik B., le président de l’association des maires ruraux de France. Et le facteur fait en quelque sorte partie de la famille… Un citoyen des champs a autant de droit qu’un citoyen des villes et je doute qu’une entreprise privée, française ou étrangère, desserve demain le fin fond de la Lozère. Maintenir le maillage du territoire en l’améliorant est plus qu’un choix économique. C’est un choix de politique. »
 

Selon un sondage CSA publié par L'Humanité, 6 Français sur 10 (61 %) déclarent « ne pas être favorables » à un changement de statut de La Poste. A l'inverse, seuls 29 % des Français y seraient « plutôt » ou « tout à fait » favorables. Bien conscient également que les partis de gauche rêvent de pouvoir cristalliser tous les mécontentements sur ce dossier, l'Elysée a décidé de multiplier les signes d'apaisement. Durant deux jours, les 8 et 9 septembre, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, et son secrétaire d'Etat à l'Industrie, Luc Chatel, ont fait preuve de diplomatie. Tour à tour, ils ont reçu les six syndicats de La Poste pour les rassurer quant à l'avenir et au statut des 280 000 agents (dont 54 % de fonctionnaires). Dans la foulée, l'Elysée a annoncé la création d'une commission chargée d' « examiner les différentes options pour le développement de l'entreprise ». Présidée par l'ancien directeur général d'EDF François Ailleret, celle-ci remettra son rapport au président au plus tard le 30 novembre. De quoi gagner un peu de temps et se préparer au mieux pour la bagarre... Mais, d'ores et déjà, les syndicats ont réussi leur pari. Fait rarissime à La Poste, près de 70 000 agents-soit un quart du personnel-ont débrayé le 23 septembre. Preuve que l'Elysée a bien raison de ne pas sous-estimer le potentiel explosif de ce dossier. »

 





 

Publié dans Service public

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