La Poste : une baisse des bénéfices 2008 liée à la crise

Publié le par CGT Poste Villeurbanne PPDC



Source : Le Monde



« La crise économique et financière sape les bénéfices de La Poste

 

 

Les bénéfices de La Poste, le plus gros employeur après l'Etat, ont fondu sous l'effet de la crise. Ils devraient s'établir autour de 530 millions d'euros pour l'année 2008, ce qui représente une baisse de plus de 40 % par rapport à 2007 (943 millions) et de 47 % par rapport au résultat escompté dans le budget (près d'1 milliard d'euros).

 

Ces chiffres, examinés lors d'un comité d'audit, lundi 9 mars, seront soumis jeudi au conseil d'administration. Ils reflètent l'extrême sensibilité de l'opérateur public postal à la conjoncture économique.

 

Les flux de courrier - qui baissent de manière continue d'environ 3 % l'an un peu partout en Europe à cause de la concurrence d'Internet - varient en fonction de l'activité économique. Fin novembre 2008, alors que la crise financière se transmettait à l'économie réelle, que les entreprises commençaient à restreindre leurs échanges, l'entreprise publique avait averti que les résultats ne seraient pas conformes aux prévisions. Elle anticipait cependant encore un bénéfice net part du groupe de 600 millions à 700 millions d'euros.

 

Pour l'Etat, les résultats de La Poste, qui reste bénéficiaire dans un environnement économique déprimé, constituent malgré tout une bonne nouvelle. Ils devraient lui permettre d'empocher un dividende d'environ 106 millions d'euros au titre de 2008. La Poste s'est, en effet, engagée à reverser à son actionnaire public 20 % de ses bénéfices en 2008, une contribution bienvenue pour les finances publiques, mises à mal par l'effort de relance.

 

Ce pourcentage sera porté à 25 % en 2009, une année qui, au vu des résultats commerciaux des deux premiers mois, s'annonce tendue. La baisse du trafic postal (- 13 % en janvier) devrait s'accentuer, du fait de la chute de la publicité, de même que l'activité colis.

 

Dans les services financiers, l'octroi de crédits immobiliers tourne au ralenti, en raison d'une moindre demande. Or, La Banque postale doit compenser, depuis le 1er janvier, la perte du monopole du Livret A, qu'elle partageait avec les Caisses d'épargne. Un partenariat est en cours de finalisation avec la Société générale, pour développer le crédit à la consommation. Il doit aboutir à la création d'une filiale commune, dont la majorité du capital appartiendra au groupe public.

 

A La Poste, où l'on admet un second semestre 2008 difficile coïncidant avec l'aggravation de la crise, le ton se veut serein. "Nous souffrons comme les autres mais résistons plutôt mieux que les autres", estime un dirigeant.

 

L'attention de l'état-major est captée par la préparation du passage au statut de Société anonyme (SA), dont le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, a avalisé le principe, en décembre 2008. Ce statut doit permettre à La Poste de toucher le chèque de 2,7 milliards d'euros promis par l'Etat, pour financer son développement.

 

Le texte de loi est quasiment terminé. Il n'attend plus que l'Etat "le bleuisse", souligne un proche du dossier, qui mise sur le passage du texte au Parlement après les élections européennes de juin et l'adoption du statut de SA au 1er janvier 2010. Sans surprise, comme l'avait dit M. Sarkozy, le texte stipule que la future SA sera à capitaux 100 % publics. Quelques points restent à organiser, comme l'affiliation des postiers, fonctionnaires et salariés de droit privé, aux caisses de retraite et, comme le veut La Poste, la possibilité de procéder à une augmentation de capital réservée aux salariés. »

 

Publié dans Chiffres

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