Royaume Uni : le pouvoir à mal sur la privatisation de Royal Mail

Publié le par CGT Poste Villeurbanne PPDC



Source : L'Humanité


« Royaume-Uni.  Brown sur la défensive pour la privatisation de la poste.

 

 

Les résistances syndicales et populaires, la débâcle électorale de la semaine passée conduisent le premier ministre à manoeuvrer en recul.

 

 « Quand le parti au gouvernement ne gagne que 15 % des voix, il devrait se rendre compte que quelque chose ne marche pas avec sa politique. » Les mots sont de Billy Hayes, secrétaire général du syndicat CWU (syndicat des salariés de la communication) qui représente les employés de la poste britannique - la fameuse Royal Mail - que le premier ministre, Gordon Brown, et son cabinet se sont proposés de privatiser.

 

Le projet semble avoir perdu beaucoup de son allant depuis quelques semaines à la suite de l’effondrement du Parti travailliste dans les sondages, confirmé par le désastre électoral subi à l’occasion des élections locales et européennes de la semaine dernière. Plus de 150 députés du Labour ont proclamé ouvertement leur opposition à la privatisation du plus ancien service public du pays. Pour faire voter une mesure qui pourrait entraîner la suppression de 50 000 emplois, Gordon Brown aurait besoin des voix de l’opposition conservatrice à la Chambre des communes. Celle-ci est certes disposée à jouer à fond le jeu de la privatisation et son ralliement passerait donc comme une lettre à la… Mais le Labour, étant soucieux de retrouver au moins en partie la confiance perdue de son électorat, une telle entente ne paraît plus possible.

 

La privatisation n’est ni populaire, ni nécessaire pour la modernisation du service selon le syndicat. Bien sûr, le processus pourrait se révéler très juteux pour des sociétés privées qui pourraient écrémer les activités les plus rentables, en laissant dans le service public la livraison coûteuse des petits courriers aux citoyens.

 

Une enquête à l’intérieur de la poste a proposé de transférer autour du tiers de son actif au secteur privé. En annonçant l’accord du gouvernement, il y a six mois, lord Peter Mandelson, le ministre aux Entreprises et depuis la semaine dernière vice-premier ministre, a fait savoir que la société néerlandaise TNT serait intéressée par un « partenariat stratégique ».

 

À la clé de la privatisation de la poste, qui compte encore aujourd’hui 170 000 salariés, la suppression de très nombreuses agences, en particulier dans les campagnes ou les quartiers périphériques. Le CWU fait campagne contre ce programme de fermeture de centaines de bureaux de poste. Ces fermetures et les dysfonctionnements que cela crée dans le service public ne sont pas sans avoir alimenté le ras-le-bol qui a conduit à la « démotivation » de l’électorat travailliste, qui est apparue si évidente dans le taux d’abstention la semaine dernière.

 

Deux conceptions de la société s’affrontent en Grande-Bretagne autour de la poste. Et la dernière lettre à ce sujet est loin d’être livrée. »

 

 

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