Réforme de la Poste - Les syndicats reçus à Bercy : premier point

Publié le par CGT Poste Villeurbanne PPDC


Vu dans la presse (sources : AFP, Libération, Challenges, Europe 1) :




« La ministre de l'Economie Christine Lagarde et son secrétaire d'Etat Luc Chatel (Industrie) ont commencé ce lundi une série de consultations qui doit se poursuivre jusqu'à jeudi avec les partenaires sociaux sur le changement de statut de la Poste.

 

L'entreprise publique doit être transformée en société anonyme dès janvier 2010, au grand dam des syndicats qui y voient une première étape vers la "privatisation" et craignent pour le service public et l'emploi. Cinq d'entre eux (CGT, Sud-PTT, CFDT, FO, CFTC) appellent à la grève le 23 septembre.

 


Ces réunions visent à "évoquer l'ensemble des alternatives nécessaires pour permettre un bon service public de qualité et durable", a indiqué Mme Lagarde.


La ministre a souligné la nécessité pour La Poste d'être "compétitive dans un univers ouvert à la concurrence". Elle s'est dite prête à "examiner" les propositions des organisations syndicales. Pour l'instant, le Gouvernement réserve sa décision et souhaite étudier différents scénarios. Il affirme vouloir, le moment venu, en discuter avec tous les partenaires concernés. Aucun projet n'est finalisé, ni aucun calendrier fixé... "Pour l’instant, on écoute. Puis il faudra faire le meilleur choix possible pour la Poste" confiait hier Luc Chatel.

 

De son côté, la CGT se déclare "tout à fait disposée à discuter d'une meilleure place du service public de la Poste dans notre pays mais en aucun cas cela ne doit passer par un changement de nature juridique de l'entreprise et une ouverture de capital", a estimé M. Thibault après une heure d'entretien.

 

"Nous avons dit de vive voix à Mme Lagarde combien le plan de M. (Jean-Paul) Bailly (Pdg de La Poste) est une étape vers une privatisation", a souligné le responsable syndical.

 

Interrogé sur l'éventualité d'un référendum sur l'avenir de La Poste, comme le réclament plusieurs syndicats (CFTC, FO et Sud), M. Thibault a répondu: "ce qui nous soucie c'est d'obtenir un cadre permettant à l'ensemble du pays de s'impliquer dans la définition de l'avenir de la Poste, et on ne répond pas à cette question (uniquement) en répondant à un référendum".

 

Estimant qu'il y avait "d'autres scénarii envisageables" que le changement de statut, il a souligné attendre du gouvernement qu'il "organise lui-même un débat national sur l'avenir de la Poste". "On a senti une grande prudence du gouvernement", assurait Colette D., secrétaire générale de la fédération CGT-Poste, à l’issue de la rencontre avec la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, et son secrétaire d’Etat, Luc Chatel.

 

Reçu après la CGT, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a souligné que le changement de statut n'était "pas exclusivement le problème des agents de la Poste". "On est aussi dans un cas qui concerne les usagers", a-t-il déclaré. "Trop de services publics sont remis en cause aujourd'hui et quelque part, la remise en cause des services publics, c'est la remise en cause de la République", a-t-il ajouté.

 

"Force Ouvrière a rappelé son opposition à la transformation de La Poste en société anonyme, antichambre de la privatisation, avec toutes les conséquences qui s'ensuivraient pour l'emploi, la présence postale en milieu rural et dans les quartiers difficiles."

"Pour FO, la seule vraie question est celle du financement du service public et non celle d'une entrée en bourse qui ne ferait qu'aggraver la situation : quel actionnaire accepterait d'endosser une partie des 850 millions d'euros du coût annuel des dites missions ?

FO a réaffirmé son engagement pour un débat public conduisant les citoyens à construire, avec leurs représentants, un avenir solide pour le service public postal. La voie du référendum est la seule à être à la hauteur de l'enjeu.

 

La mobilisation des salariés, des usagers, des élus et des associations ne cesse de grandir. Le Gouvernement serait avisé de ne pas choisir la fuite en avant et l'improvisation. La prudence affichée par les ministres conforte l'initiative de créer, le 12 septembre, le comité national pour un débat public et un référendum sur La Poste. L'élargissement de ce vaste mouvement d'opinion démontrera qu'une Poste moderne, centrée sur ses missions historiques doit et peut se développer en restant publique."

 

Les consultations se poursuivront mardi avec les représentants de Sud à 8H00, et de la CFTC à 16H45, puis jeudi avec la CFE-CGC à 9H30 et l'Unsa à 15H15. La date de la rencontre avec la CFDT sera précisée prochainement, selon le ministère.

 

A l'issue de ces rencontres qui se dérouleront jusqu'à jeudi, le gouvernement "arrêtera sa position" sur l'avenir de la Poste, dans "le strict respect des orientations fixées par le Premier ministre, à savoir le maintien du caractère public de l'entreprise, la poursuite et le renforcement de ses missions de service public, et la préservation du statut des personnels", a précisé le communiqué. »

 

 



Ci dessous la déclaration de la CGT-FAPT à l'issue de l'entretien au ministère :


DECLARATION DE LA CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL ET DE DE LA FEDERATION DES ACTIVITES POSTALES ET TELECOMMUNICATIONS CGT

 

Le Gouvernement doit entendre l’opposition à la privatisation de La Poste !

 

 

 

La CGT, représentée par Bernard Thibault Secrétaire Général de La CGT et Colette D. Secrétaire Générale de la FAPT-CGT, a été reçue par les Ministres,  Mme Lagarde et Mr Châtel sur le dossier de La Poste le lundi 8 septembre 2008.

 

Le Gouvernement a dit s’engager dans un processus d’écoute sur le « Projet Bailly » et qu’aucun calendrier n’était arrêté.

 

Le Gouvernement se veut prudent sur ce dossier sensible.

 

S’il est difficile de croire que le Président de La Poste a, de sa propre initiative, annoncé le projet de privatisation, c’est la démonstration que le gouvernement est obligé de tenir compte de l’attachement des postiers et des usagers au service public de La Poste, ce que démontre les 105 279 signatures recueillies sur la pétition nationale CGT.

La CGT appelle à en intensifier la signature.  

 

Rien n’est fait !

 

La CGT  a réitéré son opposition totale à ce projet et réaffirmé dans le même temps qu’elle n’était pas pour le statu quo. La Poste doit se moderniser et se rénover pour répondre aux besoins de la population en tout lieu du territoire. La CGT entend faire valoir ses alternatives au Plan Bailly.

 

Le Gouvernement doit entendre l’opposition unanime des organisations syndicales à la privatisation de La Poste.

 

Le rassemblement de toutes les forces, syndicales, associatives et  politiques, et l’action des salariés et des usagers peuvent imposer au gouvernement  de renoncer à la privatisation et s’engager dans l’organisation d’un véritable débat pour l’avenir de La Poste. 

 

Le 23 septembre, l’appel  à la grève des fédérations CGT, SUD, CFDT, FO et CFTC est dans ce cadre une étape importante.

 

Tout conforte les salariés de La Poste pour que massivement,  ils s’expriment par la grève et par leur participation dans les manifestations contre la privatisation et pour leurs revendications.

Le 23 septembre doit être aussi un moment fort de la convergence d’action, postiers -  usagers -  élus. 

 

 Montreuil, le 9 septembre 2008






Publié dans Service public

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