Sarkozy confirme (déjà) le changement de statut de la Poste (MAJ)

Publié le par CGT Poste Villeurbanne PPDC



Souce : AFP, Nouvel Obs, France Info


« Sarkozy confirme le futur statut de La Poste.

 

[…]

 

Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi que La Poste, actuellement établissement public, deviendrait une société anonyme mais uniquement ouverte à des capitaux publics, prenant de court les syndicats qu'il doit recevoir vendredi.

 

"La Poste changera de statut mais ne s'ouvrira qu'à des capitaux publics, comme la CDC (Caisse des dépôts)", a affirmé M. Sarkozy lors d'un déplacement dans les Vosges.

 

La Poste est "la quintessence du service public", a-t-il ajouté, mais aussi "l'une des postes les plus endettées au monde". [Rappelons que France Telecom, en 2001, quelques années après son changement de statut et l"ouverture de son capital a réussi à contracter une dette de 70 milliards d'euros ! Alors quel rapport entre dette et statut ?] Pour faire face à l'ouverture de la concurrence en 2011, "elle doit trouver trois milliards d'euros d'ici 2012", a-t-il avancé.



Pour rappel quand même : 

 

Jean Paul Bailly affirmait pourtant le 28 mars 2008 au journal les Echos (La Poste au même niveau de performance que Deutsche Post), en parlant des résultats du groupe en 2007 : "les progrès sont à fois solides et durables, car ils sont basés sur une amélioration régulière de la performance".

 


 


Intervention de Nicolas Sarkozy :

 

 





Le chef de l'Etat se range ainsi, sans surprise,au scénario envisagé par la commission Ailleret, mise en place en septembre et chargée de plancher sur le développement de la Poste.

 

Dans son rapport, François Ailleret, membre du Conseil économique et social, s'est prononcé pour la transformation de La Poste en société anonyme (SA) avec la participation d'investisseurs publics.

 

Selon ce texte, l'établissement a besoin d'un financement externe "d'au moins 2,7 milliards d'euros" au cours de la période 2009-2012 dans la perspective de la libéralisation totale du marché. Faute de quoi il "n'aurait le choix qu'entre le déclin et le démantèlement".

 

Le président de la Poste, Jean-Paul Bailly, s'est "félicité" auprès de l'AFP de cette annonce "qui crée les conditions de développement de La Poste et conforte ses missions de service public".



L'analyse de la journaliste de France Info



 





Réactions syndicales :

Les déclarations de M. Sarkozy ont en revanche suscité la colère des syndicats, étonnés que le président dévoile ses intentions à la veille d'une rencontre avec des syndicalistes, élus et représentants du groupe.

 

Colette Duynslaeger (CGT, 1er syndicat de La Poste) : "Je me demande à quoi sert l'invitation publique faites aux organisations syndicales, aux partis politiques et aux associations de consommateurs, pour demain (vendredi) soir à 17H30 à l'Elysée !".

"Nous sommes totalement opposés à tout changement du statut de l'entreprise et à son ouverture de son capital, quelle qu'en soit la forme: on y voit une privatisation rampante".

"S'il y a besoin de financement de la Poste, et la démonstration n'est pour l'instant pas faite, ça doit se faire dans le cadre d'un pôle public financier, et cela ne nécessite pas la transformation de la Poste en société anonyme".


Jean François Dannely pour la CGT sur France Info :

 

 


 

 


Régis Blanchot (Sud) : "Ce qui est quand même étonnant, sur les arguments avancés, c'est que La Poste serait la plus endettée du monde, ce qui est faux"."C'est un peu le pompier pyromane, puisque l'énorme partie, même la quasi totalité de la dette de La Poste, c'est l'Etat qui en est responsable en ne compensant pas les missions de service public, ce qui représente environ 1 milliard par an. Si l'Etat compense ces missions de manière convenable, il n'y a aucune justification économique de ce changement de statut". "Ca a déjà été fait avec France Télécom, EDF et GDF, et on voit ce que cela a donné: c'est bien un vrai processus de privatisation qui est en marche". "On appel les postiers à participer massivement à la grève du 29 janvier".
 

Nadine Capdebosc (CFDT) : "Le président ne parle que de l'endettement, mais pas de l'ambition qu'il a pour la Poste. Il ne dit pas non plus comment il veut financer les missions de service public, il faut s'assurer que la garantie de ces financements soit bien assurée par l'Etat".

"Je n'ai rien entendu non plus pour les postiers, qui sont en attente de garanties pour leur statut et pour leur emploi. Je veux m'assurer que les postiers seront toujours demain dans une entreprise dynamique, qu'ils auront toujours un emploi stable et de qualité".

 

Jacques Lemercier (FO) : "On est très choqués et surpris: le président de la République bafoue complètement le dialogue social. Ce sont des pratiques qui disqualifient la démocratie".

"On ira quand même pour lui dire notre opposition car dans deux, trois ans, la crise financière terminée, la Caisse des Dépôts et Consignations sortira du capital de La Poste et on aura le même processus qui s'est passé à France Télécom et à GDF: une privatisation progressive du secteur postal". 
 

Daniel Rodriguez (CFTC) : "Nous étions contre l'ouverture de capital (...) on sait très bien comment ça se termine. On sait très bien que c'est le début d'une privatisation", a indiqué pour sa part Daniel Rodriguez, du syndicat CFTC poste.

Sur le fond, la plupart des syndicats, qui avaient
déjà claqué la semaine dernière la porte de la commission Ailleret, ont redit leur opposition à la transformation du statut de La Poste, dans laquelle ils voient "une privatisation rampante", et ont appelé à descendre dans la rue le 29 janvier.

 

 

Pour calmer les inquiétudes à ce sujet, la commission Ailleret a souligné que la privatisation de La Poste était "exclue" et préconisé de "confirmer ses missions de service public", qui interdisent à l'Etat de descendre en dessous de 50% du capital.

 

L'annonce du chef de l'Etat marque l'aboutissement de près de six mois de débats houleux et de bataille syndicale, entre grèves et manifestations, contre le projet de M. Bailly, dévoilé cet été, d'ouvrir le capital de l'établissement public.

 

Si une mise en Bourse avait semble-t-il été privilégiée dans un premier temps, l'hypothèse d'un appel à des investisseurs privés a été jugé "ni souhaitable, ni crédible" par la commission Ailleret "dans le contexte de la crise financière" [voir extraits explicites du rapport dans l'article ici]. Une crise qui avait même provoqué le gel temporaire du dossier début novembre. »

 


 




Les premières réactions politiques :


Source : Le Monde, LCI


« François Brottes, député socialiste, membre de la commission pour le développement de La Poste : "Nicolas Sarkozy a pioché dans le rapport du président Ailleret l'habillage du moment pour préparer ce qui a toujours été prévu par la droite : la privatisation future de La Poste". "L'annonce improvisée du président Sarkozy sur La Poste, un jour avant la réunion des membres de la commission Ailleret à l'Elysée, résume bien la situation: après le simulacre d'une commission n'ayant jamais statué collectivement, c'est le président de la République qui décide seul de l'avenir du service public postal".

François Brottes sur LCI :







Les sénateurs du Parti Socialiste (membre du Comité national contre la privatisation de la Poste) sont venus ajouter leur voix à ce concert de protestations, faisant part, dans un communiqué, de leur "vives inquiétudes", et assurant qu'ils "s'opposeront au changement de statut de La Poste ainsi qu'à toute forme de privatisation, même partielle". Ils ont en outre dénoncé des déclarations qui "ne vont certainement pas dans le sens de l'apaisement mais plutôt dans celui du conflit frontal avec les syndicats".

Les socialistes ont promis au gouvernement "une mobilisation historique"
pour défendre l'actuel statut de La Poste, dénonçant "une annonce improvisée". « La Poste est un patrimoine national de nos villes et de nos campagnes que Nicolas Sarkozy s’apprête à brader», a par ailleurs déclaré à Razzy Hammadi, secrétaire national PS en charge des services publics. «Nous continuerons de défendre par tous les moyens le statut public de La Poste», a-t-il insisté.

"Après le simulacre d'une commission n'ayant jamais statué collectivement, c'est le président de la République qui décide seul de l'avenir du service public postal", écrit le député PS François Brottes, membre de la commission pour le développement de La Poste.

 

 

Les Verts (membre du Comité national contre la privatisation de la Poste) se sont, pour leur part, élevés contre "une nouvelle déclaration de guerre contre le service public menée par Nicolas Sarkozy". »  :




 

 

Contre la privatisation rampante de La Poste

 

Réaction presse de Cécile Duflot 18 décembre 2008

 

Nicolas Sarkozy, qui devait pourtant rencontrer demain syndicats et associations, a annoncé aujourd’hui que La Poste serait transformée en société anonyme ouverte aux capitaux publics. C’est une nouvelle marque de mépris pour le dialogue social. C’est une nouvelle déclaration de guerre contre le service public menée par Nicolas Sarkozy, le plus grand dérégulateur de France.

 

Comme pour France Télécom, comme pour EDF, comme pour GDF il ne s’agit pas de privatiser un service public du jour au lendemain. C’est une privatisation insidieuse et rampante : d’abord on laisse dépérir le service public par manque d’investissement. Puis on crée une « banque postale », séparée des autres activités. Voici maintenant l’étape de la transformation en société anonyme. Viendra ensuite l’ouverture aux capitaux privés. Le processus se terminera par une privatisation totale.

 

Cette privatisation progressive s’accompagne d’un abandon par étape des missions de service public par La Poste. L’usager devient peu à peu un client et une cible commerciale, plus ou moins rentable. Les bureaux de postes dans les petites communes ferment, et la distribution quotidienne pour les clients « les moins rentables » est menacée. Une fois privatisée soyons certains que l’augmentation des prix bénéficiera aux actionnaires privés, comme ce fut le cas ailleurs en Europe.

 

Une société qui se veut écologiste doit offrir des services publics performants pour tous. Ces services publics ne peuvent pas être livrés à un marché boursier qui ne raisonne qu’en profits à courts termes.

 

Les Verts souhaitent une mobilisation pour le service public postal le 29 janvier prochain. Nous soutenons l’action des postiers qui ne doivent pas rester seuls : l’avenir des services publics nous concerne tous.

 

 

 

 




Source :  RMC


Chatel : « Pas question de privatisation » émission Bourdin & Co - RMC, le 19/12/2008

 

La Poste change de statut et devient une Société Anonyme à capitaux publics. Les syndicats redoutent une privatisation. Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, les « rassure ».

 

La Poste va devenir une Société Anonyme avec des fonds publics. Face à la grogne des syndicats qui craignent une privatisation, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement et secrétaire d'Etat en charge de l'Industrie et de la Consommation se montre rassurant : « En 2011, il va y avoir une ouverture à la concurrence au niveau européen. (...) Le devoir de l'Etat actionnaire que nous sommes, c'est de préparer la Poste à cette mutation. Alors nous avons mis tout le monde autour de la table, c'est la commission Ailleret. Ils ont travaillé pendant 3 mois et ils ont fait un certain nombre de propositions en considérant les défis auxquels La Poste a à faire face : se moderniser dans le domaine du courrier, se préparer à un combat fort dans celui du colis. Pour ça, La Poste a besoin de moyens, environ 3 milliards d'euros. L'idée est donc de transformer son statut en Société Anonyme, mais que cette SA reste 100% publique. Il n'est pas question de privatisation. Ce sera des capitaux publics : l'Etat, la Caisse des dépôts... »

« Ce "compromis" annoncé hier par Nicolas Sarkozy « ne mange pas de pain », selon Eric Izraelewicz, directeur de la rédaction de La Tribune : « La seule concession que le Chef de l'Etat fait par rapport à ce que demande la direction de La Poste, c'est qu'il n'évoque pas l'introduction en bourse de la société. C'est une concession naturelle aujourd'hui, étant donnée la crise. » 

Première étape vers la privatisation ? 

Remettant sérieusement en doute les intentions affichées par le Chef de l'Etat, Eric Izraelewicz abonde dans le sens des syndicats qui craignent une privatisation de leur entreprise : « Nicolas Sarkozy va s'en défendre, (...) mais en réalité c'est quand même la porte ouverte vers la privatisation. Ça a été le cas pour France Télécoms, pour Gaz de France, presque pour EDF ; au début on a dit qu'on changeait juste de statut, et puis avec le temps on a ouvert le capital et commencé la privatisation. Surtout que l'Etat n'a pas beaucoup d'argent en ce moment, alors on voit mal comment il va pouvoir en apporter à la Poste qui en a besoin. » [Notez que ce ne sont pas des syndicalistes "archaïques" qui le disent ce coup ci, comme quoi l'évidence...]
 


Eric Izraelewicz dans l'émission Bourdin & Co :




 


Egalement quelques extraits de l'émission Les grandes gueules - "La Poste bientôt en Société Anonyme" :












[MAJ 22:00]


Sources : AFP, Nouvel Obs


« La Poste: projet de loi sur le futur statut avant l'été 2009

 


Le projet de loi transformant la Poste d'un établissement public en une société anonyme à capitaux publics sera présenté au Parlement avant l'été 2009, a annoncé vendredi l'Elysée à l'issue d'une réunion entre Nicolas Sarkozy, le président de la Poste, des élus et les syndicats.

 

[…]

 

Selon la présidence, les dispositions réformant le statut de la Poste seront incluses dans le projet de loi qui doit transposer la directive européenne d'ouverture à la concurrence du marché postal "avant l'été 2009".

 

Lors de cette réunion, Nicolas Sarkozy a assuré aux représentants des organisations syndicales de l'entreprise que l'ouverture de son capital serait réservée à des acteurs publics.

 

De son côté, le président de la commission François Ailleret, également présent à l'Elysée, a indiqué à l'AFP que le président avait demandé aux responsables de La Poste "d'examiner la possibilité d'avoir un actionnariat salarié, si les collaborateurs de la Poste y trouvent intérêt".

 

"Le président a été très clair: la Poste restera sous le contrôle de l'Etat. Le changement de son statut en société anonyme a pour seule vocation de mettre la Poste sur un pied d'égalité avec ses concurrents lors de l'ouverture du marché en 2012", a pour sa part déclaré à l'AFP le secrétaire d'Etat à l'Industrie Luc Chatel, qui participait à la réunion.

 

Lors de cette réunion, les représentants syndicaux ont redit au chef de l'Etat leur opposition au changement de statut de la Poste, qu'ils qualifient de "privatisation rampante".

 

"Le président botte en touche quand on lui demande si le principe des capitaux à 100% publics serait inscrit dans la loi", a déploré le délégué Sud Régis Blanchot au terme de la réunion. "Il a dit que ce sera au Parlement de décider. C'est bien ce qu'on présageait, ce n'est qu'une étape", a-t-il dit.

 

La représentante de la CGT n'a pour sa part participé à la réunion que le temps de remettre à Nicolas Sarkozy une "lettre ouverte" dénonçant "la privatisation et le démantèlement du service public postal".

 

"On n'admet pas qu'il ait pu dire avant de nous recevoir, dans les Vosges hier (jeudi), qu'il avait décidé de changer le statut de l'entreprise et d'ouvrir le capital, même si c'est avec des capitaux publics", a déclaré à la presse Colette Duynslaeger avant le début de la réunion. "On a vu à France Télécom ce qui s'est passé. On a vu aussi à GDF ce qui se passe, donc on pense que c'est un processus de privatisation", a estimé Mme Duynslaeger. "Et pour nous, les choses sont claires: c'est toujours non à la privatisation".

 

 





Commentaires :

 

 

Qu'en est il de la capacité du gouvernement et du président à tenir leurs promesses concernant le statut 100 % public de la Poste ?  Petit rappel en vidéo d'un exemple encore tout chaud :

 

 

 







 







Et qu'en est il de la fiabilité des déclarations semblant pourtant convaincantes et toujours pleines d'emphase du président ?  Là encore deux exemples récents :

 

 

 












PLUS QUE JAMAIS LA SECTION CGT DE VILLEURBANNE PPDC REITERE SA DECLARATION DU MOIS D'AOUT 2008 APPELANT DE SES VOEUX A UN MOUVEMENT NATIONAL ILLIMITE POUR BRISER LES REINS DE CE PROJET DE PRIVATISATION RAMPANTE



Publié dans Service public

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